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Vendredi 15 mars – Dimanche 31 mars

Volcanahita

Yosra Mojtahedi

2023 / Iran / France

Chapelle de l’Ancien Hôpital Général

Horaires d’ouverture :
Du mardi au samedi de 13h à 19h
Le dimanche de 14h à 18h

L’œuvre :

Volcanahita émerge tel un rituel contemplatif, une machine-organique incarnant la fusion délicate entre l’archéologie féministe et une réinterprétation des civilisations anciennes et perdues.

Inspirée par les feux intérieurs des volcans et le récit mythique d’Anahita, déesse des eaux immaculées, Volcanahita flotte et s’anime dans un bassin noir, où l’huile noire usée de l’industrie devient une substance nourricière, montant et descendant en une sensualité sacrée. Cette œuvre devient ainsi une allégorie poétique de la dualité inhérente à notre existence. Tel un phénix des machines recyclées, des tuyaux organiques et des pompes, Volcanahita explore le paysage post-apocalyptique, symbolisant la mort et la renaissance, la destruction et la régénération. Les volcans, gardiens énigmatiques du temps, projettent des éclats de feu guérisseur et d’eau purificatrice.

Chaque détail de cette création reflète les strates de la pensée féminine, remettant en question notre rapport au monde matériel. Volcanahita, en tant que guerrière sacrée, invite à méditer sur l’harmonie fragile de notre existence, là où le fluide et la brume entrelacent leurs énigmes dans l’épopée silencieuse du sacré.

Volcanahita, forgée à partir de machines recyclées, de tuyaux organiques et de pompes, est une sculpture née de la rencontre entre l’art et la technologie, marquée par l’empreinte du temps et de la transformation.

Des formes organiques, délicates sculptures en verre, ajoutent une dimension intemporelle à ce corps. Telles des organes cristallisés du feu, ces pièces de verre ont traversé le même processus alchimique que la lave des volcans, figées dans un éternel moment de métamorphose. Le sol entourant le bassin de liquide est revêtu de pouzzolane noire, offrant ainsi une dimension multisensorielle de la terre des volcans. Les fluides circulent, accompagnés du doux murmure de l’écoulement de l’eau, créant une atmosphère méditative.

Volcanahita devient ainsi une réflexion sur la coexistence du naturel et du manufacturé, du primitif et du technologique. L’huile noire, autrefois utilitaire et désormais renaissante, transporte avec elle les échos du passé industriel, tout en nourrissant ce paysage de formes gelées dans une gestation éternelle. Chaque composant, qu’il soit mécanique ou organique, raconte une histoire de renouveau, figé dans une poésie visuelle transcendant les limites du temps.

L’artiste :

Yosra Mojtahedi est née à Téhéran, en 1986 et diplômée du Fresnoy-Studio national des arts contemporains en 2020. Son travail explore l’intersection entre l’art, la science et la technologie, avec un accent sur la «soft robotique». Ses installations sculpturales sous forme des «machines-humains» ou «corps-fontaines» sont des œuvres sensuelles qu interpellent et questionnent les tabous liés au corps féminin. Le “Noir” occupe une place centrale dans ses créations, symbolisant l’absolu et la profondeur du vide, transcendant les limites du temps. Il y flotte un féminisme fortement assumé : elle crée des univers où la nature et les genres se fondent, révélant un message politique et unitaire pour transcender les frontières fragiles.

Lauréate du Prix Révélation d’art numérique et d’art vidéo de l’ADAGP en 2020, ses œuvres ont été exposées internationalement, notamment en France, en Belgique, en Iran, en Italie, en Allemagne, à Dubaï et en Turquie.

Portrait d’artiste :

Crédits :

Yosra MOJTAHEDI (France / Iran)
Installation sculpturale, mouvante et sonore, 2024
Acier, sculptures en verre, huile noire, pouzzolane noire, tuyaux, pompes
Dimensions variables : (environ) 250 H x 160 L x 140 Cm

Sculptures en verre réalisées en collaboration avec Nadia Festuccia – l’atelier Vetromaghie à Rome- Italie.
Son : Timothée Couteau
Production VIDEOFORMES pour la Route des Villes d’Eaux du Massif Central dans le cadre du projet Culture Bains #2 soutenu par l’ANCT du Massif Central. L’œuvre a été réalisée lors d’une résidence de création en partenariat avec la Ville d’Evaux-les-Bains, les Thermes et l’Office de tourisme Creuse Confluence.

 

Pour en savoir plus...

Propos recueillis par Fanny Bauguil, professeure relais à VIDEOFORMES

  • Comment décririez-vous cette installation ? Que voit t’on ? Qu’entend t’on ? Qu’y fait t’on ?

Volcanahita se présente comme un corps, une fontaine contemplatif, une machine-organique fusionnant l’archéologie féministe et une ré-interprétation critique des civilisations anciennes. L’œuvre, inspirée par les volcans et la déesse Anahita, utilise l’huile noire usée de l’industrie pour créer une chorégraphie sacrée, montant et descendant dans une bassin noir qui donnera un reflet comme des miroirs. Elle présente un paysage post-apocalyptique, symbolisant la dualité entre la mort et la renaissance, la destruction et la régénération. Les volcans, gardiens énigmatiques du temps, projettent des éclats de feu guérisseur et d’eau purificatrice. Cette machine-fontaine génère automatiquement la circulation d’une huile noir, et le fait de la mettre en mouvement purifie comme une source naturelle, mais fossilisée.

Une partie de cette installation est constituée du métal et de verre soufflé. Une série de tuyaux sont installée pour la circulation du fluide. Le sol entourant le bassin de liquide est revêtu de pouzzolane noire, offrant ainsi une dimension multi-sensorielle de la terre des volcans. Les fluides circulent, accompagnés du doux murmure de l’écoulement de l’eau, créant une atmosphère méditative.

  • De quoi ça parle ?

L’œuvre médite sur la dualité inhérente à l’existence, explorant le paysage post-apocalyptique et symbolisant la mort, la renaissance, la destruction et la régénération mais aussi la transformation. Elle remet en question notre rapport au monde matériel et invite à réfléchir sur l’harmonie fragile de notre existence.

  • Est-ce la première fois que cette installation est présentée au public ? Pouvez-vous nous parler un peu du processus d’élaboration de l’oeuvre pour en arriver à ce résultat ?

Volcanahita n’a pas de présentation antérieure publique. Le processus de création implique la transformation de machines recyclées, de tuyaux organiques et de pompes, avec l’ajout de formes organiques en verre. Cette fusion crée une œuvre qui transcende les limites du temps et de la transformation.

  • Quels sont les artistes (tous domaines confondus) ou plus généralement, les formes artistiques qui nourrissent votre démarche de création, et éventuellement, les références auxquelles vous faites allusion dans cette installation ?

Les influences proviennent de l’archéologie féministe, des civilisations anciennes et du mythe d’Anahita. L’installation s’inspire également des volcans et de leurs manifestations, tout en explorant la coexistence du naturel et du manufacturé.

  • Quelles sont les difficultés, les contraintes, les défis à .. rencontrés lors de son élaboration ?

Les défis incluent la fusion réussie de l’organique et du mécanique, l’utilisation créative de l’huile noire usée et la représentation symbolique de la dualité dans le paysage post-apocalyptique.

  • Pouvez-vous nous indiquer une ou plusieurs adresses internet où l’on peut voir votre travail ?

www.yosramojtahedi.com
https://www.instagram.com/yosramojtahedi/https://www.facebook.com/yosra.mojtahedi/ www.arte.tv/fr/videos/094929-021-A/yosra-mojtahedi/

  • Quelques mots-clés qui s’accommoderaient bien à votre installation ?

Machine-organique, sacré, archéologie féministe, volcans, Anahita, dualité, post-apocalyptique, transformation, matières noires, Rituel, contemplatif.

  • Quelques mots sur votre parcours artistique ? A quelle période de votre vie vous êtes-vous interessé-e à l’art numérique ? Arrivez-vous à vivre de votre activité créatrice ?

J’ai obtenu un master en arts plastiques avec une orientation en peinture et sculpture en Iran. Dans mes œuvres picturales, j’ai cherché à conférer un caractère mystérieux en représentant le corps féminin dans une atmosphère mystique. Cette démarche artistique découle en partie des contraintes de la censure, car je devais naviguer subtilement autour de ce que je pouvais montrer, me concentrant davantage sur les âmes que sur les formes physiques dans mes toiles. Cependant, après avoir voyagé en France, j’ai ressenti le désir d’explorer davantage la matière et l’espace, de transformer l’environnement qui entoure mes créations.

Mon immersion dans le monde de l’art contemporain en France m’a ouvert les yeux sur le potentiel des sciences et des nouvelles technologies en tant qu’outils créatifs, comparables aux pinceaux pour les peintres. Mon rêve de rejoindre Le Fresnoy s’est concrétisé, offrant une plateforme où je peux donner vie à des corps hybrides et mystérieux, permettant ainsi aux spectateurs de ressentir des émotions profondes face à ces créations. Cette évolution de ma pratique artistique me permet d’explorer de nouvelles dimensions et de transcender les limites de l’expression artistique traditionnelle.

Ces réponses fournissent un aperçu complet de l’installation “Volcanahita”, mettant en lumière son inspiration, son processus de création, ses influences, ses défis et son contexte artistique.

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