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Vendredi 15 mars – Dimanche 31 mars

Liquid Forest

Isabelle Arvers

2023 / France

Salle Gilbert-Gaillard

Horaires d’ouverture :
Du mardi au samedi de 13h à 19h
Le dimanche de 14h à 18h

L’œuvre :

« Est-ce que l’homme blanc ignore vraiment que, s’il détruit la forêt, la pluie va s’arrêter ? Et que si la pluie s’arrête, il n’aura plus à boire ni à manger ? » David Kopenawa, philosophe activiste Yanomami, cité par le scientifique Antonio Donato Nobre dans un TEDxAmazonia qui explique comment chaque arbre en « suant » dégage chaque jour plus de 1 000 litres d’eau dans l’atmosphère, devenant ainsi une rivière verticale. S’il n’y a plus de forêt, il n’y aura plus d’eau.

Les baobabs en Afrique de l’Ouest, mais aussi à Madagascar sont en train de disparaître. Et ces arbres dont le bois spongieux en fait de parfaits réceptacles pour l’eau de la communauté qui les transforme en arbres citerne, se meurent depuis une dizaine d’années. Liquid Forest nous plonge dans ces rivières verticales et nous invite à nager dans les forêts, dans les coraux et à nous y immerger in a gender fluid way – sans fixité de genre, dans un univers plus que binaire et dans des réalités plus que multiples car tout y est interconnecté.

Liquid Forest est un machinima, film qui utilise la technologie des jeux vidéos, ici : GTA Online, The Forgetter et Moviestorm.

L’artiste :

Isabelle Arvers est une artiste et commissaire d’exposition française dont les recherches portent sur l’interaction entre l’art et les jeux vidéo. Au cours des vingt dernières années, elle a étudié les implications artistiques, éthiques et critiques du jeu numérique.

Son travail explore le potentiel créatif du piratage des jeux vidéo à travers la pratique du machinima qui consiste à détourner des jeux vidéo pour concevoir des films. En tant que curatrice, elle se concentre sur les jeux vidéo comme médium pour les artistes.

En 2019, elle embarque pour un Tour du Monde Art et Jeu Vidéo dans 17 pays des suds et écrit une thèse sur la décolonisation de l’art et des jeux vidéo.

Création Sonore :

Gaël Manangou, leader du groupe Gaël et les caïmans, est un des artistes les plus prometteurs du Congo. Il est non seulement un chanteur très talentueux, mais aussi un poly-instrumentiste confirmé. En effet, il excelle dans la pratique de la sanza et des percussions, et est également le créateur d’un instrument original qu’il a nommé le Kulumenta, sorte de clarinette fabriquée avec des matériaux locaux. Auteur et compositeur de ses œuvres, il sait créer un univers artistique atypique, une musique de recherche fusionnant les genres et les influences diverses.

Portrait d’artiste :

Crédits :

Isabelle ARVERS (France)
Machinima, jeux GTA Online, The Forgetter et Moviestorm, 10‘ 56’’, 2023
Création sonore : Gael Manangou

Pour en savoir plus...

Propos recueillis par Fanny Bauguil, professeure relais à VIDEOFORMES

 

  • Comment décririez-vous cette installation ? Que voit t’on ? Qu’entend t’on ? Qu’y fait t’on ?

C’est une installation audiovisuelle avec une très grande projection pour nous immerger dans cette fôret en 3D et pouvoir y nager. La musique composée par l’artiste Congolais Gaël Manangou contribue elle aussi à nous immerger dans un univers aquatique et dans la fôret d’arbres sacrés. On y voit un personnage non binaire nager et faire de la médiation sous l’eau mais aussi au travers d’arbres, de baobabs et d’une forêt infinie.

 

  • De quoi ça parle ?

Liquid forest d’Isabelle Arvers, 2023 / Machinima, 10’ 56” Creation sonore : Gaël Manangou – conteur, musicien
« Est-ce que l’homme blanc ignore vraiment que, s’il détruit la forêt, la pluie va s’arrêter ? Et que si la pluie s’arrête, il n’aura plus à boire ni à manger ? » David Kopenawa, philosophe activiste Yanomami, cité par le scientifique Antonio Donato Nobre dans un TEDxAmazonia* qui explique comment chaque arbre en « suant » dégage chaque jour plus de 1 000 litres d’eau dans l’atmosphère, devenant ainsi une rivière verticale. S’il n’y a plus de forêt, il n’y aura plus d’eau. Les baobabs en Afrique de l’ouest, mais aussi à Madagascar sont en train de disparaître. Et ces arbres dont le bois spongieux en fait de parfaits réceptacles pour l’eau de la communauté qui les transforme en arbres citerne, se meurent depuis une dizaine d’années. Liquid Forest nous plonge dans ces rivières verticales et nous invite à nager dans les forêts, dans les coraux et à nous y immerger in a gender fluid way – sans fixité de genre, dans un univers plus que binaire et dans des réalités plus que multiples car tout y est interconnecté (Les jeux utilisés sont : GTA Online, The Forgetter et Moviestorm). Gael Manangou, leader du groupe Gaël et les caïmans, est un des artistes les plus prometteurs du Congo. Il est non seulement un chanteur très talentueux, mais aussi un poly-instrumentiste confirmé. En effet, il excelle dans la pratique de la sanza et des percussions, et est également le créateur d’un instrument original qu’il a nommé le Kulumenta, sorte de clarinette fabriquée avec des matériaux locaux. Auteur et compositeur de ses œuvres, il sait créer un univers artistique atypique, une musique de recherche fusionnant les genres et les influences diverses.

https://www.gaeletlescaimans.com * TED est une fondation américaine à but non lucratif qui organise des rencontres sous forme de conférences depuis plus de 25 ans à travers le monde. Le X signifie qu’il s’agit d’un événement indépendant. La chute du ciel un livre de David Kopenawa

http://ipeasa.org/arquivos/A_queda_do_ceu_frances.pdf Há um rio sobre nós, Antonio Donato Nobre, TEDxAmazonia, novembre 2010

 

  • Est-ce la première fois que cette installation est présentée au public ? Pouvez-vous nous parler un peu du processus d’élaboration de l’oeuvre pour en arriver à ce résultat ?

C’est la troisième fois que Liquid Forest est montré auparavant il a été exposée dans Aux futurs ancestraux conçue par Isabelle Arvers à l’Espace multimédia Gatner puis au Festival Overkill à Enschede en Hollande. Pour concevoir ce machinima, j’ai utilisé GTA en ligne afin de concevoir ce personnage non binaire et le faire nager danser sous les arbres et faire de la méditation sous l’eau. Puis j’ai conçu une forêt infinie dans le moteur d ejeu Moviestorm et enfin j’ai scanné en 3D des baobabs que j’ai réintégrés dans Cine Tracer pour exporter des séquences animées de cette forêt sacrée.

 

  • Quels sont les artistes (tous domaines confondus) ou plus généralement, les formes artistiques qui nourrissent votre démarche de création, et éventuellement, les références auxquelles vous faites allusion dans cette installation ?

Comme expliqué plus haut je fais référence à Davi Kopenawa et également à Ailton Krenak activiste environnementaliste amazonien.

 

  • Quelles sont les difficultés, les contraintes, les défis à .. rencontrés lors de son élaboration ?

ahah compliqué de le dire publiquement mais la première version de ce film a été créée avec mon ex et après séparation j’ai dû refaire le film entièrement mais sinon je suis ravie de cette nouvelle version bie plus intéressante que la première ahahah

 

  • Pouvez-vous nous indiquer une ou plusieurs adresses internet où l’on peut voir votre travail ?

www.isabellearvers.com 

www.kareron.com 

vimeo.com/isabellearvers 

youtube.com/zabarvers 

 

 

  • Quelques mots-clés qui s’accommoderaient bien à votre installation ?

machinima arbre mer nager dans les couleurs détournement jeu vidéo

 

  • Quelques mots sur votre parcours artistique ? A quelle période de votre vie vous êtes-vous interessé-e à l’art numérique ? Arrivez-vous à vivre de votre activité créatrice ?

Isabelle Arvers est une artiste et commissaire d’exposition française dont les recherches portent sur l’interaction entre l’art et les jeux vidéo. Au cours des vingt dernières années, elle a étudié les implications artistiques, éthiques et critiques du jeu numérique. Son travail explore le potentiel créatif du piratage des jeux vidéo à travers la pratique du machinima qui consiste à détourner des jeux vidéo pour concevoir des films. En tant que curatrice, elle se concentre sur les jeux vidéo comme médium pour les artistes. En 2019, elle embarque pour un Tour du Monde Art et Jeu Vidéo dans 17 pays des suds et écrit une thèse sur la Décolonisation de l’art et des jeux vidéo. Elle a été commissaire de plusieurs expositions et festivals à travers le monde, notamment Jibambe na Tec (Nairobi, AF, 2020), Tecnofeminismo (Bogota, AF, 2019), l’exposition de jeux politiques et sociaux Art Games World Tour pour le festival Game On! El arte del juego (Buenos Aires, 2019), Interspecies Imaginaries (Overkill, Enschede, 2019), Machinima in Mash Up (Vancouver Art Gallery, 2016), UCLA Gamelab Festival (Hammer Museum, Los Angeles 2015, 2017), Evolution of Gaming (CDM, Vancouver, 2014), Game Heroes (Alcazar, Marseille, 2011), Mind Control (Banana RAM Ancona, Italie, 2004), Node Runner (Paris, 2004), Playtime, (Villette Numérique 2002).

De 2013 à 2016, elle travaille sur des projets art et de recherche dont l’ antiAtlas des frontières autour des mutations des frontières au XXIe siècle, et La Fin des Cartes à l’automne 2015 à Paris autour de la cartographie alternative, subversive et émotionnelle. En hommage à Nathalie Magnan, son association Kareron a produit en 2018 TRANS//BORDER, les enseignements de Nathalie Magnan, une série d’événements sur l’écosexualité, le cyberféminisme, les médias alternatifs.

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